Des vestiges liés à la cité impériale de Thang Long

cite imperiale de Thang LongLa zone centrale de la cité impériale de Thang Long, récemment reconnue par l’UNESCO patrimoine culturel mondial, abrite nombre de vestiges liés au développement de la capitale vietnamienne durant plus de 1.300 ans.

Cette zone fut autrefois le centre de la citadelle de Dai La du VIIe siècle au Xe siècles, fit partie de la Cité interdite impériale du XIe siècle au XVIIIe siècles et de la citadelle Hanoi au XIXe siècle.

A l’heure actuelle, elle comprend le site archéologique sis 18 rue Hoang Dieu et plusieurs ouvrages qui formaient autrefois l’axe vertical central de l’ancienne citadelle de Hanoi.

De décembre 2002 à mars 2004, les archéologues ont mené des fouilles sur 19.000 m² de quelques 47.700 m² du site archéologique de la rue Hoang Dieu, pour exumer des restes d’activités humaines à Thang Long ensevelies depuis plus de 13 siècles. Les soubassements de palais et d’édifices, rectangulaires ou polygonaux, témoignent d’un aménagement rationnel au sein de la cité impériale de Thang Long.

Un grand nombre de motifs décoratifs trouvés sur les toits de bâtiments ou des objets sculptés tels que dragons, phénix, lotus et chrysanthèmes, montrent également la subtilité des Vietnamiens dans la construction.

Les archéologues ont même découvert un veuglaire datant de la dynastie des Lê (1428-1527). D’une longueur de 1,2 m, cet ancien canon de plus de 100 kg porte une inscription qui le désigne “le premier des quatre grands veuglaires” de la cité.

Le site renferme encore un réseau de puits construits à diverses époques, du VIIe siècle au XVIe siècles, qui font penser à des puits trouvés dans les vestiges de cités interdites impériales au Japon, en Chine ou en République de Corée.

L’ancienne citadelle de Hanoi se trouve à l’Est du site archéologique du 18, rue Hoang Diêu, constituant la seule partie encore debout de la citadelle carrée fortifiée “à la Vauban”. L’enceinte, de 4 km de long, fut érigée en 1803 par le Roi Gia Long au centre de la cité impériale, servant de siège du “Bac Thanh” (citadelle du Nord) et de lieu de résidence royale à chaque fois qu’il se déplaçait au Nord.

Aujourd’hui, l’ancienne citadelle de Hanoi abritait encore les murs entourant la résidence du Roi contruits sous la dynastie des Nguyên (XIXe siècle). Au milieu se trouve une partie du plancher du Palais Kinh Thiên construit sous la dynastie des Lê postérieurs, en 1428. Les ouvrages architecturaux existant encore sont un témoignage précieux de l’histoire de la capitale depuis le XIXe siècle.

A l’intérieur de l’ancienne citadelle existent aussi des bâtiments construits par les Français dans les années 1880 après la conquête de Hanoi. D’autres ont été construits après la libération de la capitale en 1954, et ceux-ci ont abrité le siège du ministère de la Défense jusqu’en 2004.

Parmi les vestiges, il faut citer en premier lieu le Palais Kinh Thiên. Il fut construit en 1428 au milieu de la cité impériale et est considéré comme l’un des chefs-d’oeuvre de l’architecture d’An Nam. Un bâtiment a été construit en 1886 par les Français en partie à l’emplacement même du Palais Kinh Thiên. Cependant, seuls une partie du plancher du palais, des marches en pierre encadrées de rampes en forme de dragon (datant de la dynastie des Lê postérieurs) demeurent.

Doan Môn (la porte du Sud) était la porte d’entrée essentielle menant à la Cité interdite. Doan Môn fut construite au XVe siècle sous la dynastie des Lê postérieurs et réhabilitée sous le règne des Nguyên au XIXe siècle.

La porte voûtée en berceau fut construite en briques et en pierres. Elle fait 46,5 m de large, 26,5m de profondeur et 6 m de haut, couvrant une superficie totale de 3.970 m².

La porte avait cinq passages: le plus large, au milieu, était réservé au Roi, les deux passages latéraux, plus petits, aux mandarins et aux membres de la famille royale, et deux passages supplémentaires.

Ky Dai (La Tour du Drapeau) fut construite en 1805, au même moment que l’enceinte carrée inspirée des fortifications de Vauban. Ky Dai fut construite sur l’ancien plancher Tam Môn – la porte extérieure de la Cité interdite sous la dynastie des Lê. Sa base comporte trois étages, qui ont la forme de troncs de pyramide à base carrée, superposés et entourés de murs de briques. Le premier étage fait 42,5m de côté et 3,1m de haut, le deuxième 27m de côté, 3,7m de haut ; et le troisième, 12,8m de côté, 5,1m de haut. A l’intérieur, l’escalier en colimaçon compte 54 marches. Le sommet de la tour est composé d’une tour octogonale de 3,3m de haut percée de huit fenêtres. Au milieu, se trouve une colonne cylindrique d’un diamètre de 0,4m qui sert à fixer la hampe du drapeau (8m de haut).

Hâu Lâu (Pavillon de la princesse) ou Toa Hâu Diên fut construite en 1821 et détruite à la fin du XIXe siècle. Le pavillon actuel a été reconstruit par les Français.

Bac Môn (La porte du Nord) est l’une des cinq portes de l’ancienne citadelle de Hanoi existant encore. Elle fut construite sous le règne des Nguyên en 1805. La porte à la forme d’un trapèze avec un belvédère de deux étages, avec une toiture aux extrémités relevées.

Les murs et huit portes menant à la résidence du Roi : en 1805, les Nguyên construisirent les murs entourant la cité intérieure depuis Doan Môn au service du Roi lors de ses tournées d’inspection au Nord. Aujourd’hui, l’ancienne citadelle arbite ces huit portes qui ont été classées par les Français en 1925. Entre 1954 et 2004, c’est là où se trouvait le siège du commandement de l’Armée populaire du Vietnam.

La maison souterraine D57, la salle de réunion du Bureau politique et du Comité central du Parti communiste du Vietnam dans les forces armées, le bureau du Général Vo Nguyên Giap…. sont aussi des lieux célèbres de l’ancienne citadelle de Hanoi, toujours entretenus et soigneusement préservés.

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