L’ethnie des Dao

l'ethnie-des-daoDans les provinces de la Moyenne et haute région du nord Vietnam, les Dao s’introduisent dans des terres en altitude et vivent en bon voisinage avec les autres ethnies. Mais ils sont également présents, malgré que de façon beaucoup plus secret, sur les Hauts-Plateaux du Centre. En termes de population – un bon million de personnes, en ce qui les concerne, les Dao sont la neuvième ethnie du Vietnam.

Les Dao ont différents noms : Dong, Trai, Diu Mien ou Kim Mien. Ils vivent à regroupés dans des villages, soit dispersés dans de petits hameaux isolés. Mais ils choisissent souvent de s’établir à proximité d’un point d’eau, quelle que soit leur activité, la riziculture ou la culture sur brûlis.

Les Dao se subdivisent en plusieurs groupes : Dao rouges, Dao aux sapèques, Dao à pantalons serrés, Dao à pantalons blancs, Dao à tuniques, Dao Đại Bản, pour ne mener que quelques uns. Comme on peut le reconnaître, ce sont surtout leurs costumes qui permettent de les distinguer les uns des autres.

Traditionnellement, les femmes portent un pantalon et une longue tunique fendue sur le devant. Les cheveux sont relevés en chignon sur la nuque ou rasés sur le pourtour en laissant une touffe émerger sur le sommet du crâne. Quant aux hommes, ils arborent un pantalon en cotonnade teinté à l’indigo, noué à la taille à l’aide d’une large ceinture. Autre particularité : les Dao ont coutume de porter des bijoux en argent ou en bronze.

« Les Dao rouges se distinguent par la couleur qui leur vaut ce nom, nous fait savoir Vo Mai Phuong, du musée d’ethnographie du Vietnam. Le rouge paraîtr partout sur leurs vêtements : sur les pantalons, les foulards et les ceintures. Les Dao aux sapèques, eux, sont les seuls dont les femmes portent des jupes sur lesquelles sont attachées de vieilles pièces de monnaies trouées que l’on appelle justement sapèque. Pour ce qui est des femmes Dao à pantalons serrés, il faut bien reconnaître qu’elles ont un style assez bizzare. Elles se rasent la tête pour y apposer une couche de laque et pour ensuite la recouvrir d’étoffes traditionnelles. Et les Dao à pantalons blancs, eh bien c’est bien simple, ils ne portent que des pantalons blancs ! »

Même s’ils se subdivisent en plusieurs groupes, les Dao partagent tous la même langue. Et ils préfèrent ne se marier qu’entre eux, histoire de préserver leurs coutumes.

Leurs coutumes, justement. Les Dao pratiquent le culte des ancêtres chez eux ou dans la maison du chef de la lignée.

« Maître des rites est un métier chez les Dao, un métier qui se transmet encore, mais qui suppose l’apprentissage de l’écriture démotique sino-Dao, indique Vo Mai Phuong. Cela permet donc de perpétuer cette écriture mais aussi la langue Dao. Par ailleurs, les Dao organisent de nombreuses fêtes annuelles au cours desquelles, ils chantent en Dao. Ce qui est donc une autre manière de préserver leur langage. »

Les arts et la littérature folkloriques occupent une bonne place dans la vie intellectuelle des Dao. Ils utilisent l’écriture démotique sino-Dao que ce soit pour recopier des livres de culte ou retranscrire des contes. Entre eux, ils ne parlent que leur langue, qui du reste, est la langue maternelle des enfants, ce qui ne les empêche pas de maîtriser parfaitement le vietnamien et d’en faire usage le cas échéant.

« Dans ma lignée, on ne se marie qu’entre nous, indique Bàn Van Sang, un Dao qui habite dans la province de Lào Cai. C’est la tradition ! Nous sommes absolument capables de parler la langue des Kinh, le vietnamien, mais entre nous, nous ne parlons que notre langue. Pour ce qui est de l’écrit, beaucoup de livres anciens sont encore conservés, notamment par les maîtres des rites. »

En matière d’arts et de littérature folkloriques, la réputation des Dao n’est plus à faire. Contes, contes humoristiques, fables, devinettes, chansons populaires… Leur répertoire est aussi riche qu’imagé.

Au niveau de la famille, enfin, les hommes occupent une place prépondérante. Ils jouent aussi un rôle majeur dans certaines cérémonies : mariages, funérailles ou autres.

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