Xuân Lai, l’histoire d’un village de métier de Bac Ninh

village-xuan-laiLe bambou est étroitement lié à la vie des Vietnamiens, jusqu’à devenir un des symboles de la culture nationale. Les objets en bambou sont désormais exportés dans de nombreux pays. Il est difficile d’imaginer, en voyant l’effervescence actuelle dans le village de métier de Xuân Lai (district de Gia Binh, province de Bac Ninh, Nord), qui exporte ses beaux objets en bambou aux États-Unis, en Europe ou au Japon, que l’artisanat local était en plein décrépitude il y a seulement une décennie.

Un village de métier qui renaît de ses cendres

“Ce métier de fabrication d’objets en bambou, a informé Lê Van Doàn, chef du hameau de Xuân Lai, est pratiqué ici depuis des lustres. Autrefois, les habitants confectionnaient tables et lits pour la vente”.

Mais, dans les années 1980, ce métier est parti à vau-l’eau, car il n’a pas pu résister à la concurrence des objets en plastique et en bois. À cette époque, il faut bien le reconnaître, les produits en bambou ont perdu de leur attrait auprès des consommateurs. À Xuân Lai, la production a chuté et seulement une dizaine de familles ont maintenu, tant bien que mal, le métier. Mais à la fin des années 1990, l’artisanat a retrouvé des couleurs, et des foyers qui avaient délaissé ce métier s’y sont remis avec entrain.

Toujours selon M. Doàn, “un élément important qui a aidé à réanimer ce métier est la politique d’ouverture économique du Parti et de l’État”. Le renforcement de la coopération internationale a permis à beaucoup d’entreprises nationales de doper leurs exportations et importations. Désormais, de plus en plus d’entrepreneurs viennent à Xuân Lai pour examiner ses objets d’art et d’artisanat, et passer des commandes.

Une des particularités du village de Xuân Lai, ce sont ses produits en bambou fumé qu’il est le seul à fabriquer. En plus de leurs belles teintes, ceux-ci ont une solidité à toute épreuve. “Ils peuvent être utilisés une dizaine d’années sans risque d’être endommagés par les insectes, termites notamment”, assure Lê Van Doàn. L’enfumage est un processus minutieux qui exige une attention de tous les instants, jour et nuit. La durée varie selon les couleurs recherchées, et peut atteindre 5 à 7 jours.

À côté des produits traditionnels comme table, lit et chaise… les artisans cherchent à se diversifier et à créer de nouveaux objets. Certaines familles sont en train de se spécialiser dans les estampes populaires de Dông Hô en bambou. Des articles très appréciés à l’étranger.

Le village de Xuân Lai recense 2 coopératives, une compagnie privée et plus de 70% des foyers qui exercent ce métier. Le chiffre d’affaires annuel est d’environ 10 milliards de dôngs. Quelques 60% de la production est exportée en Europe, au Japon et aux États-Unis.

Particulièrement, une compagnie australienne a fondé dans ce village une filiale de production d’objets en bambou destinés à l’exportation.

“Grâce à la politique de Renouveau lancée en 1986, le village de métier de Xuân Lai a pu conserver et développer son métier traditionnel. La plupart des foyers sont attachés à ce métier, et gagnent bien leur vie”, confie Lê Van Doàn.

Le bambou vietnamien à la conquête du monde

L’atelier de Lê Van Xuyên est le plus célèbre du village. Cet artisan a été l’un des premiers à présenter à l’étranger les objets en bambou de Xuân Lai. “Les commandes sont nombreuses, surtout à l’occasion du Têt traditionnel (Nouvelle Année lunaire). Nous devons travailler d’arrache-pied pour assurer les livraisons à temps”, explique-t-il.

À la fin des années 1990, M. Xuyên remarque que beaucoup d’entreprises, nationales et étrangères, recherchent des produits en bambou. Sentant le vent tourner après des années de vaches maigres, il décide de retourner dans son village natal et de reprendre le métier de ses ancêtres.

Le village a fondé en 1998 un atelier, qui propose actuellement un millier de produits différents. En outre, il a créé un site internet pour mieux se faire connaître. Le chiffre d’affaires de son établissement en 2009 a atteint plus de 800 millions de dôngs. Avant 2008, plus de 90% de sa production étaient exportés, surtout vers le Japon, la Russie, l’Allemagne, et les États-Unis. Puis, comme beaucoup d’entrepreneurs, il a subi de plein fouet la crise économique internationale. Mais mi-2009, quand l’économie mondiale a montré des signes de reprise, ses clients étrangers sont revenus frapper à sa porte. L’avenir, il l’envisage avec sérénité.

Source: CVN

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