Boire de l’alcool vietnamienne

Boire de ruou canL’alcool vietnamien est fait à partir du riz gluant. Le riz cuit à la vapeur, mis à la fermenter, puis distillé, il s’appelle ruou trang (l’alcool blanc) ce qui le distingue des autres alcools parfumés aux fruits ou aux fleurs, appelés ruou mui (alcool odoriférant) ou (alcool coloré) comme des alcools aux chrysanthèmes, au lotus, au citron…C’est aussi un très bon accompagnement pour les médicaments. Parmis les alcools médicaux, on trouve des alcools précieux aux serpents (tam xa) = trois serpents ou Ngu xa (collection de 5 différents serpents dans l’acool).

Cependant, pour déguster, les connaisseurs n’emploient que l’alcool de base (l’alcool banc très fort). Pour le culte des ancêtres il faut souvent un verre de l’alcool blanc à l’exclusion de tout autre alcool, parfumé ou médical. Au Vietnam, certaines contrées sont réputées pour leur alcool comme le village de Vân ou celui de ke Mo,

Boire de ruou can

Depuis longtemps boire de l’alcool au chalumeau est une tradition devenue indispensable dans la vie des peuples des montanges du Nord-Ouest, du nord et des Hauts-Plateaux du centre. Chaque famille, aussi démunie soit-elle, se doit de disposer d’une jarre d’alcool toute prête à la maison. Chaque peuple a ses propres rites pour boire le Ruou can, pourtant le sens de cette coutume est le même. C’est un alcool qu’on ne boit jamais en solitaire, mais souvent en communauté dans les grandes occasions comme au Nouvel An, à la moisson, pour fête le printemps, pour un mariage,la naissance, le jubilé, la nouvelle maison, des retrouvailles, des anniversaires, au fêtes commémoratives ou rituelles…

Il ne s’agit pas de noyer un chagrin, ni de s’enivrer entre amis, ou de faire la noce: pas besoin donc de manger en buvant, l’alcool est à base de céréales. Le secret réside dans les substances de fermentation préparées à partir de feuilles de la forêt et don’t la composition est soigneusement cachée aux étrangers. Le ferment est mélangé à l’amidon puis mis dans une jarre et recouvert de balle de paddy. Après, on ne distille pas comme pour un alcool ordinaire, mais on enterre la jarre pendant exactement 100 jours. Plus on le laisse en terre, meilleur sera le produit. la jarre à alcool est une chose très importante. Les compatriotes de la montagne croient que chaque jarre à alcool possède son génie gardien.

La caractéristique de l’alcool à la canne est qu’il en se boit pas avec des tasses ou des verres, mais en aspirant directement à la jarre à travers une longue canne appelée Can faite d’une tige de bambou très fine ou celle d’un autre végétal appelé D’rao.

On le boit avec plusieurs cannes. En générale, si c’est une cérémonie sacrée, on utilisera uen canne unique. On doit mélanger à l’alcool le sang d’une bête sacrifiée, et autour de la jarre, la doyenne de la famille aura l’honneur de boire la première. Ensuite, viennent les autres qui se repassent la canne après avoir bu. On ne doit pas lâcher la canne s’il n’y a personne pour prendre la suite. L’unicité de la canne réaffirme la solidarité des membres de la famille et de la communauté: tout le monde, vivant ensemble dans un même village, travaillant les mêmes champs, sous la protection d’un même génie, boit avec la même canne pour se témoigner un amour mutuel, s’entraider et se réunir pour préserver l’existence et la continuité de la famille.

Lors de l’occasion de la fête, les visiteurs étrangers seront toujours les hôtes d’honneur, placés au centre de l’assemblée, à côté des anciens du village. Les coutumes veulent que des jeunes hotesses invitent l’étranger à boire et à danser pour le mettre à l’aise et lui permettre de se mettre rapidement à l’unisson de toute la communauté, tel qu’un ami de longue date, ou un membre de la famille.

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