La fête du riz nouveau des Cơ Tu

Ethnie de Co TuChaque année, au 7e mois lunaire, lorsque les rizières virent au jaune vif, les Co Tu de l’ouest de la province de Quang Nam célèbrent en grandes pompes leur fête du riz nouveau. Elle vise à rendre un culte au Giàng (Génie du ciel) et aux esprits, afin de les remercier pour les bonnes récoltes et leur demander de faire bénéficier les villageois d’une vie pacifique et surtout d’une météo favorable aux activités champêtres.

Cette fête est aussi l’occasion pour les habitants de se rencontrer dans une atmosphère fraternelle, animée par les gongs et autres instruments.

Les patriarches ont été chargés d’inviter des hôtes de marque à la fête. Les jeunes hommes nettoient les maisons, réparent les chemins vicinaux et décorent la maison commune, appelée « Guol ». Les outils agricoles sont déposés dans le « Guol » pour faire le rapport annuel aux dieux des résultats des travaux champêtres. Les femmes revêtent leurs habits traditionnels et partent cueillir à l’aube le riz mûr.

Un buffle est sacrifié pour rendre un culte au Génie céleste (Giàng) et à d’autres forces occultes. Ensuite, un patriarche coupe un morceau de la queue qu’il lance avec un poulet vivant trempé dans le sang du buffle vers une sorte de panier accroché à un mât planté dans la cour de la maison commune. Si la queue tombe dans de panier, cela signifie que Giàng et les dieux acceptent la célébration de la fête du riz nouveau. On recouvre le buffle de pièces d’étoffe de couleurs chatoyantes. Du riz gluant et de l’alcool de riz sont versés dans sa gueule. Les gongs et tambours retentissent alors pour reconduire l’âme du buffle dans le monde invisible. Les rites cultuels terminés, commencent les festivités. La viande du buffle est découpée, une partie est donnée aux invités réunis dans le Guol, le reste partagé entre tous les villageois. De l’alcool de riz « cân », du riz gluant, du poulet, du porc, des fruits… sont apportés et le festin commence alors. Puis, les villageois chantent en coeur des airs folkloriques, danse le « Tung Tung za za », dans une atmosphère de liesse communautaire.

Pendant la fête du riz nouveau de cette année, les Co Tu des zones frontalières de Tây Giang ont accueilli, pour la première fois, des visiteurs européens, qui ont pu découvrir les mœurs et coutumes de cette ethnie. « C’est la première fois que je viens au Vietnam, je trouve que c’est un très beau pays. Je suis très heureuse de votre accueil chaleureux. Il s’agit d’un festival très original», a confié Maryline, une touriste française. La fête du riz nouveau des Co Tu a gardé toute son authenticité et son côté chaleur

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