Le delta du Mékong

le delta du MekongUn cinquième de la population vit dans ce delta. Le moindre hectare, la moindre parcelle cultivable du delta sont exploités par des paysans qui sont constitués des Vietnamiens d’origine khmère, des Chinois, des Chams et des Vietnamiens. C’est pourquoi on y trouve une multitude de religions: le bouddhisme, le catholicisme, le caodaïsme, l’islam et Hoà Hảo. Irrigué et arrosé par le Mékong, ce delta produit à lui tout seul la moitié du riz du Viêt-Nam, ce qui permet d’être le troisième exportateur mondial du riz.

Le delta du Mékong est divisé actuellement en 12 provinces: Long An, Tiền Giang, Bến Tre, Ðồng Tháp, An Giang, Kiên Giang, Vĩnh Long, Trà Vinh, Hậu Giang, Sòc Trăng, Bạc Liêu et Cà Mau.

Avant de devenir partie intégrante du Viêt-Nam, ce delta appartenait au peuple khmer. Les premiers colons vietnamiens sont apparus seulement à partir du XVIè siècle sur ce territoire qui était jusque là une région marécageuse infestée de crocodiles et remplie de palétuviers. C’est seulement au XVIIè siècle que ce territoire devint vietnamien sous la houlette des Nguyễn. Il fut aussi le théâtre d’affrontements violents entre les armées de Tây Sơn et les partisans des Nguyễn soutenus par les mercenaires recrutés par Monseigneur Pigneau de Béhaine à la fin du XVIIIè siècle.

On trouve dans ce delta un labyrinthe de canaux et de rivières qui totalisent 4000 kilomètres, soit l’équivalent de la longueur du Mékong. Ce dernier est né dans les neiges du Tibet dans la province de Qing Hai, parcourt plus de 4500km pour atteindre le delta et traverse six pays: la Chine, la Birmanie, le Laos, la Thaïlande, le Cambodge et le Viêt-Nam. Il se divise à la capitale du Cambodge, Phnom Penh en deux branches : Mékong et Bassec qui entrent séparément au Viêt-Nam. Le cours supérieur se divise en quatre bras à Vĩnh Long pour se jeter dans la mer de Chine.

Le grand lac de Tonlé Sap, situé au centre du Cambodge est non seulement un régulateur naturel du débit, permettant d’empêcher ainsi l’inondation du delta mais aussi un réservoir de poissons naturel. En été, à cause des pluies de mousson, le niveau du Mékong est surélevé par rapport à celui du lac avec lequel il est relié par un canal. Le lac se remplit, passant de 3000km2 en saison de basses eaux à plus de 10.000km2 à la fin de la mousson. Le lac commence à reverser ses eaux dans le delta à la fin des pluies. Le delta du Mékong n’a pas besoin de grands travaux d’aménagement ou des digues pour se protéger des crues comme cela s’avère indispensable pour le delta du Nord. C’est grâce à l’irrigation du Mékong, que le delta est tellement fertile. On y trouve partout des jardins, des champs, des rizières et des vergers.

Ces derniers sont en fait de petites parcelles de terre irriguées par des canaux reliés entre eux par des ponts en bambous appelés souvent sous le nom “Cầu Khỉ “ou (ponts de singes). Quand on fait allusion au delta, on a l’habitude de dire que “cò bay thẳng cánh”. Cela veut dire que le delta est tellement vaste que les grues peuvent étendre leurs ailes comme elles s’envolent.

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