Le hat xoan ou le “hat cua dinh” (chant à l’entrée de la maison communale), littéralement “chant printanier”, est un art folklorique qui se pratique depuis belle lurette dans la province de Phu Tho.
C’est dans cette terre chargée d’histoire que, voici 4.000 ans, les rois Hùng ont fondé le premier État du Vietnam, appelé à l’époque Van Lang.
À l’arrivée du printemps, à l’occasion du Nouvel An ou lors des fêtes villageoises, artistes et amateurs chantent pour honorer les rois fondateurs Hùng, les génies tutélaires des villages, la nature, la vie et le travail. Au-delà de leur chant se dégage encore leur aspiration de bénéficier d’un temps favorable aux cultures.
Dans le passé, Phu Tho comptait 18 villages de hat xoan. Les artistes locaux s’y produisaient, chacun avec son propre style. Depuis 1957, cet art vocal n’est plus pratiqué que sur scène. Le temps presse car seuls les artistes âgés de 70 à 80 ans savent interpréter à merveille ce chant printanier, dont les paroles sont conservées à l’Académie nationale de la musicologie.
La troupe de hat xoan de la province de Phu Tho s’est déjà produite à l’étranger, permettant de faire connaître ce chant au-delà des frontières nationales.
Mais, comme d’autres types d’arts traditionnels, le chant xoan est plus ou moins menacé de tomber dans l’oubli. Avec ses valeurs tant historiques, culturelles qu’artistiques, il mérite d’être sauvegardé et transmis aux générations futures.
Le chant xoan a été présenté à des diplomates étrangers en poste à Hanoi en octobre dernier ainsi qu’au Musée d’ethnographie du Vietnam. Un dossier du “hat xoan” sera déposé à l’Unesco en vue d’une reconnaissance en tant que “patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente”.