Dans le district de Mù Cang Chai (Yên Bái, Nord-Ouest), une des localités les plus reculées du pays, on reste confondu devant le spectacle pharaonique des rizières en terrasse investissant les pentes les plus abruptes.
En octobre dernier, le ministère de la Culture, du Sport et du Tourisme a proclamé patrimoine national les quelque 500 ha de rizières en gradins situées dans trois communes de ce district telles que Zê Xu Phinh, La Pán Tân et Chê Cu Nha. Encore à l’écart des circuits touristiques, ces rizières, fruits du travail patient de plusieurs générations de montagnards H’mông, sont depuis intégralement préservées. Des montagnes et collines à perte de vue. Et des rizières omniprésentes, dans les vallées et aux flancs des montagnes. Paysages d’une beauté époustouflante, déclinant toute la palette des verts.
Le district de Mù Cang Chai est en majeure partie (90%) peuplée de H’mông, aussi de Thái (8%) et de Kinh. Ces derniers, pas montagnards dans l’âme, vivant essentiellement dans le chef-lieu du district. Les Thái, eux, préfèrent les collines et les vallées de basse altitude où ils pratiquent la riziculture inondée, laissant les sommets et les crêtes battus par les vents aux H’mông. Très connus pour leur agilité sur les pentes les plus raides, ce sont eux qui ont patiemment sculpté les montagnes pour y cultiver leur riz.